M - AP se porte bien

Les Apis Mellona se portent bien


Par Laurent sur 19 avril 2021

En reprenant contact avec l’apiculteur Laurent Cazenave, pointait une inquiétude légitime. Il y a six mois, lors du dernier entretien avec « Sud Ouest », ses ruches subissaient les assauts répétés du frelon asiatique au cœur de la forêt de Soorts et l’hiver s’annonçait difficile. 


La poignée de main franche et le sourire entier de Laurent Cazenave ont vite permis d’effacer cette anxiété. « Mes abeilles vont bien ! », déclare-t-il d’emblée, comme l’on donne des nouvelles de sa propre famille. Et dans ce contexte où la mode est à verdir tous les discours, Laurent Cazenave évoque la santé de ses ruches en empruntant une métaphore bien à propos : « On parle toujours plus d’une forêt que l’on abat que d’un arbre qui pousse », car même si les mauvaises nouvelles s’accumulent pour la planète, il y a aussi des occasions de se réjouir. 


Les Apis Mellona vont bien. De deux ruches, elles sont maintenant une quinzaine, disséminées dans plusieurs endroits stratégiques, de Soorts à Tosse, pour pouvoir étendre la communauté et profiter des différents nectars que propose la forêt landaise. 


Tradition de transhumance

 

On avait quitté les ruches sur des saveurs de sous-bois avec les fleurs de bruyères notamment, on les retrouve sur des notes d’acacia et surtout, en cette saison, sur du pollen et nectar de châtaigniers. Laurent Cazenave explique d’ailleurs que les apiculteurs ont une vraie tradition de transhumance, comme pour les troupeaux, et qu’il n’hésitera pas à aller les déplacer en montagne ou même, sur un projet qui lui tient à cœur, sur la dune landaise. Certains apiculteurs se financent aussi de cette façon, en offrant cette itinérance pour aller polliniser les cultures d’agriculteurs en demande. Une pratique qui se répand de plus en plus, notamment localement pour les kiwis. 


Alors oui, les abeilles voyagent bien, naturellement d’ailleurs, quand les nouvelles reines quittent les ruches trop bondées ou lorsque Laurent Cazenave les emmène dans sa petite fourgonnette blanche pour trouver de nouveaux pâturages. 


Bien protégé au moment de l’ouverture des ruches et armé de l’indispensable mais inoffensif enfumoir, Laurent Cazenave vérifie un à un les cadres de ses ruches. « Mieux vaut oublier ses gants que l’enfumoir. La fumée les détourne de notre présence en simulant un incendie. Les abeilles se gorgent de miel, au lieu d’attaquer. » D’ailleurs, certaines, positionnées sur les flancs de la ruche, battent le rappel de leur abdomen. Une forte odeur de citronnelle se dégage aussi, c’est la phéromone de rappel émise par la glande de Nasanov (qui amène les abeilles à se regrouper). 


Une ruche dynamique 


La ruche est pleine, grouille d’abeilles, déborde presque. Ce qui fait plaisir à voir et qui correspond aussi à cette saison qu’apprécient les apiculteurs autant qu’ils la redoutent : l’essaimage. C’est le moment où la reine et une partie des abeilles peuvent choisir de quitter la ruche pour former une nouvelle colonie. Signe que la ruche est dynamique, mais avec un risque non négligeable pour l’apiculteur. 


« Si la reine part, ce sont des milliers d’abeilles qui partent. Et c’est aussi la production de miel qui s’envole. La jeune reine, qui prendra sa place, et les jeunes abeilles naissantes mettront plusieurs mois à atteindre le même niveau de production. » Laurent Cazenave inspecte donc avec attention sa colonie et repère les signes annonciateurs d’un essaimage éventuel. 



D’ailleurs, l’une des ruches a développé un nombre important de cellules royales, avec cette gelée blanche si prisée. Un jeu de cache-cache commence entre Laurent et la reine, et après une inspection minutieuse de plusieurs minutes, interrompues par quelques enfumages obligatoires, la décision est prise de créer une nouvelle ruche, en exportant plusieurs cadres avec leur couvain. Ce nouvel essaim se fera par étapes, la ruchette sera déplacée pour désorienter les abeilles et éviter que les butineuses ne reviennent directement au bercail. Cette petite colonie orpheline se mettra à développer des cellules royales pour faire naître une nouvelle reine. L’inspection est donc terminée pour la journée. Laurent Cazenave reviendra dans quelques jours ajouter des hausses aux ruches. Rendez-vous est pris pour la prochaine récolte.



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